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Le travail de Jeanne Pailler aborde la problématique du regard posé sur le paysage.

Il s’appuie sur une source : une observation aiguë de la nature, l’étude de son organisation, l’analyse des propriétés générales de la vie, au delà des distinctions, des descriptions et des classifications spécifiques afin d’y saisir  un  ordre ou une donnée universelle que la nature –et au delà : l’univers- fait exister partout. « Tous les éléments de la nature qui paraissent finis sont en réalité reliés à l’infini .» (Pu Yen T’u). Une image du monde vécu qui fait l’unité et antéprédicative de celui-ci et de notre vie, ce que Husserl nomme « l’intentionnalité opérante ».

 La marche y est fondamentale pour créer une réceptivité à travers le paysage. C’est avec le corps seul que l’artiste prend la mesure du monde.  C’est une immersion totale pour une expérience sensible au paysage. Ainsi, chaque pas rythme un espace donné. Il ancre ma configuration personnelle sur un territoire. Une ordonnance qui ne peut se lire qu’au travers, donc, de l’activité physique. Ce cheminement géographique et interne nourrit la matière affective, sensible et culturelle. Il constitue ma  cartographie personnelle dont certaines des photographies en sont la traduction. (cf « Sentiers »)

Les dessins de Jeanne Pailler n’est pas de constituer un savoir rationnel en soi mais de rendre une réflexion intérieure et métaphysique que l’entendement poursuit au sujet de l’absolu. Sur les derniers, la ligne d’horizon est une manifestation exemplaire en ce sens : une relation constante entre une clôture et une ouverture, une détermination et une indétermination. Elle nous incite à articuler le local et le global, le fini et l’infini.